La race Appaloosa : un peu d'histoire...

Habituellement remarquée pour sa robe, les capacités de cette race méritent d'être approfondies. Les hommes ont de tout temps apprécié les chevaux tachetés. En France, il y a plus de 20000 ans, ils étaient déjà représentés sur les parois des cavernes. En Chine également, l'art les a souvent mis en scène. Les Espagnols ont amené des chevaux avec eux pendant leurs conquêtes des Amériques et plusieurs de ces chevaux étaient de couleurs, certains retrouvèrent la vie sauvage. Ils se dispersèrent vers le nord jusqu'au pays des Nez-Percés au XVIIIème siècle, dans le bassin du fleuve Colombia. Dans cette région de vallées et de collines douces entourées par les majestueuses montagnes Wallowas coiffées de neige, ils trouvèrent un pâturage idéal et presque naturellement clos.  Chef Joseph Pour les indiens Nez-Percés, ce cheval à la robe marquée de contrastes vifs et aux tâches harmonieuses apparut comme un Pinto de première classe. L'Appaloosa devint le cheval de leur tribu. Ils devinrent des cavaliers particulièrement émérites et leurs remontes, qui incluaient beaucoup de chevaux tachetés, étaient estimées et enviées par les autres tribus. Les historiens croient qu'ils ont été la première tribu à élever sélectivement pour les traits spécifiques, tels qu'intelligence, vitesse et endurance. En effet, ils s'appliquèrent à sélectionner des sujets, castrant les mâles qui ne leurs convenaient pas et se débarrassant, par voie de commerce, des femelles malingres. Chaque année ils ne gardaient que cinq pour cent de leurs reproducteurs. Quand les colons arrivèrent dans cette région, ils appelèrent les chevaux Nez Percé " chevaux de la Palouse " du nom de la rivière, avec le temps cela se transforma en " palousey " et ensuite " appalousey ". Pendant la guerre de 1877 qui vit s'affronter les Nez Percés et le gouvernement américain, les Appaloosas ont permis aux guerriers de semer la cavalerie américaine. Sous la tutelle du grand chef Joseph (photo ci-contre), la tribu s'enfuit sur plus de 1300 milles par des chemins très accidentés. Quand ils rendirent les armes dans le Montana, leurs troupeaux subirent les violences de l'armée Américaine qui associait hommes et chevaux dans sa politique d'extermination du monde indien. L'Appaloosa traversa alors une période bien difficile, il faisait partie d'une nation vaincue, un cheval dont le temps était venu et s'en était allé. Il y avait bien quelques propriétaires de ranchs qui continuaient à élever des chevaux pour leurs propres usages, mais les chevaux tâchetés de l'élevage des Nez Percés se perdaient peu à peu. C'est alors qu'en 1937,un historien cavalier du nom de Francis Haines publia un article dans un magazine équestre au sujet de l'Appaloosa. La réaction du public fut formidable et Haines poursuivit avec plusieurs autres articles sur l'espèce. Au bout d'une année, le support du public était suffisant pour inciter six hommes à créer l'Appaloosa Horse Club. Le but était de rassembler des registres et l'information historique sur l'espèce, de trouver et enregistrer des chevaux qui seraient considérés comme la réserve de la fondation et de conserver et standardiser l'espèce. Les fondateurs du club cherchèrent alors à trouver des chevaux dont les ancêtres les plus proches avaient survécu à la défaite des Nez Percés. Ils trouvèrent un étalon chez un Nez Percé libre. Cet homme, propriétaire d'un ranch avait continué à élever des chevaux bien tranquillement. Un autre cheval fut découvert dans les montagnes du nord du Colorado, le produit d'une jument mustang et d'un étalon léopard. Cela en faisait toujours deux. En peu d'années, presque 5000 chevaux furent trouvés et désignés comme fondateurs pour le " nouvel " Appaloosa. Les noms de beaucoup de ceux-ci peuvent encore être trouvés dans les pédigrées des appaloosas d'aujourd'hui. Ceux qui ont crée le club et qui aimaient ce cheval ont reconnu leur responsabilité vis-à-vis du chef Joseph pour sauvegarder et conserver les traits des chevaux que le grand chef avait appelés autrefois "mes enfants ".

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